Mesurer son pH vaginal peut sembler un peu “chimique”, pourtant c’est une donnée très utile qui varie au cours de la vie. La mesure peut permettre de mieux comprendre certaines gênes ou douleurs, et donc de réagir en conséquence.
Quand on parle de pH, ou potentiel de l’hydrogène, on pense souvent à ces papiers qu’on utilisait en SVT au collège pour mesurer l’acidité d’un milieu. Et c’est une technique également réalisable… sur notre propre corps ! Notre peau est acide à certains endroits, et particulièrement au niveau du vagin.
La raison de cette acidité : les lactobacilles. Il s’agit d’un type de bactérie bénéfique produisant de l’acide lactique, et présent en nombre à l’intérieur du vagin. Leur rôle est de nous protéger contre les bactéries nocives elles aussi présentes dans cette partie du corps. Pour que les lactobacilles soient efficaces, elles doivent être suffisamment nombreuses, d’où l’intérêt de mesurer le pH vaginal.
comment mesurer le pH vaginal ?
Le pH vaginal peut être mesuré par un·e gynécologue, mais on peut également le faire soi-même très simplement. Pour cela, il suffit de se procurer un papier à pH disponible en pharmacie, de le frotter doucement contre les parois vaginales, et de se référer au nuancier fourni. L’acidité est indiquée par un code couleur et va de 0 (très acide) à 14.
Qu’est-ce qu’un pH vaginal “normal” ? Il n’y a bien sûr pas de réponse magique à cette question puisque cette donnée varie au cours de la vie. En soi, il est censé se situer entre 3,8 et 4,5, donc être plutôt acide. Mais plusieurs choses peuvent venir perturber cette donnée : le pH augmente pendant les règles, ou après un rapport en cas de contact avec du sperme. Logique, puisque le sperme est peu acide afin de protéger les spermatozoïdes. Il est également plus élevé à la ménopause.
pourquoi mesurer le pH vaginal ?
Comme dit plus haut, un manque de lactobacilles peut entraîner des infections dues aux mauvaises bactéries. Il y a alors des risques par exemple de mycose vulvo-vaginale, ou encore de vaginose bactérienne.
Concrètement, ce type d’affections peut se matérialiser par des sécrétions inhabituelles, des brûlures, des douleurs lors des rapports… Si ce type de problèmes survient, cela peut être dû à un pH vaginal déséquilibré.
le pH n’est pas bon : que faire ?
Vous avez mesuré votre pH vaginal et il vous semble anormal ? Cela peut être lié à différentes choses. Anne-Sylvie Tardieu, gynécologue, indique qu’un pH déréglé est le symptôme d’une anomalie :
“Un déséquilibre vaginal va être le reflet d’une anomalie, soit en raison des pratiques hygiéniques inadaptées, soit en raison d’une infection par exemple. Il faut trouver la cause et répondre à cette problématique en ré-équilibrant la flore vaginale, pour permettre une restauration du pH. »
Dans un premier temps, il est conseillé d’éviter les vêtements trop serrés et les sous-vêtements dont le tissu peut irriter. Il est également préconisé de ne pas porter trop longtemps une même protection périodique, ni de s’essuyer de l’arrière vers l’avant. Un déséquilibre de la flore peut aussi être lié à une hygiène intime trop agressive, comme les douches vaginales.
Si ces mesures ne sont pas suffisantes, une visite chez un·e gynécologue pour trouver la cause de ce dérèglement se révèlera utile. Celui ou celle-ci peut par exemple prescrire un traitement à base de probiotiques, qui permettra de rétablir l’équilibre. Manger du yaourt enrichi en probiotiques peut aussi aider, mais il est déconseillé de s’introduire des remèdes “maison” directement dans le vagin. Cette partie du corps se régule généralement seule et le meilleur moyen de l’y aider est d’adopter une alimentation et une hygiène saines. Bien dans sa peau, bien dans son vagin !