Qu’est-ce qu’une vulve « normale » ? Est-ce que c’est si « bizarre » d’avoir des lèvres asymétriques ? Et comment apprendre à aimer cette partie du corps si intime ? Zoom sur les secrets de la vulve, sur les techniques pour la chérir et la traiter comme il se doit ! Après tout, vous avez tout à gagner à vous y intéresser…
Shneck, chatte, ou encore foufoune… Nombreuses sont les expressions utilisées pour nommer l’organe génital féminin. Il y en a tellement qu’on en vient parfois à se demander : quel est le problème avec la vulve ? Nous avons pourtant beaucoup à gagner à nous y intéresser (surtout quand on en a une entre les jambes) ! Alors, c’est quoi une vulve « normale » ? Comment en prendre soin et comment apprendre à l’aimer ?
Anatomie : la différence entre la vulve et le vagin
Les mots « vulve » et « vagin » sont parfois utilisés aléatoirement, pourtant ils ne désignent pas exactement les mêmes parties de l’anatomie de la femme. Le vagin est le trou, le conduit, qui relie le col de l’utérus à l’extérieur du corps. C’est par là que sort le sang des règles. La vulve est quant à elle constituée :
- de lèvres (petites (3) et grandes (1))
- du clitoris (2)un organe spécialement dédié au plaisir
- du méat urinaire (10), le trou qui permet d’uriner
- de l’entrée du vagin (9)
- du périnée (6), un ensemble de muscles qui peut aider au plaisir lors des rapports sexuels et à la rééducation après un accouchement.
En bref, le vagin permet la pénétration quand l’ensemble de la vulve permet aussi de prendre du plaisir. Cette nuance est très importante car en prendre conscience permet de tester de nouvelles manières de se faire du bien, et donc de quelque part prendre le pouvoir sur sa vie sexuelle !
« Je ne trouve pas ma vulve normale, je complexe »
Les vulves présentées sur Internet sont souvent sans poil, roses et avec surtout rien qui dépasse. Ces vulves existent, mais il ne s’agit pas pour autant de la norme : le concept de vulve « normale » n’existe en fait pas. Les organes génitaux peuvent être très différents d’une personne à une autre. De même que certains ont des pénis plus ou moins longs, ou un testicule plus gros qu’un autre, de nombreuses femmes ont des lèvres asymétriques ou des “petites“ lèvres qui dépassent les grandes, parfois de plusieurs centimètres ! La couleur peut tirer vers le marron ou le violet… Et c’est toujours normal ! Si malgré ces mots vous avez un doute sur votre vulve, vous pouvez évidemment consulter mais la nature est bien faites et à ce niveau, les réelles malformations sont très rares ! Ce complexe n’est pas anodin : certaines femmes qui se sentent complexées se tournent alors vers des labioplasties ou nymphoplasties, des opérations esthétiques visant à réduire la taille des lèvres. Cet acte comporte pourtant des risques pour l’intimité.
Comment prendre soin de sa vulve ?
La vulve est un organe sain et propre. Tellement propre que le vagin est autonettoyant. Les douches vaginales sont à bannir : elle risquent d’ailleurs de perturber la flore vaginale et d’encourager les mycoses. Pour garder sa vulve en bonne santé, le plus simple est en fait de la laisser plutôt tranquille et ne nettoyer que la zone externe, avec des savons adaptés ou simplement à l’eau. Les sécrétions du vagins peuvent avoir une odeur plus ou moins présente selon les femmes et si elles ont transpiré (ou pas) avant. C’est normal. Cependant, si l’odeur devient du jour au lendemain très forte ou si vous souffrez d’irritations, il faut consulter un médecin rapidement car il pourrait s’agit d’une infection.
Parler de vulve est nécessaire
Si vous lisez cet article, c’est peut-être parce que vous vous posez des questions sur votre propre vulve, ou celle de votre partenaire. Cette partie du corps est si peu sujet à des discussions, que ce soit dans les médias, à l’école ou dans la vie de tous les jours, qu’il devient pour certaines personnes difficile d’être à l’aise avec leur anatomie… Ce qui peut, si on tire le fil, avoir un impact sur l’épanouissement sexuel ! Certains diront que le sujet des organes génitaux doit rester dans le domaine de l’intimité. Dans ce cas, il est cocasse de réaliser qu’une expression comme « se branler », faisant référence à la masturbation masculine soit tant utilisée… Et qu’aucune expression équivalente pour parler de masturbation féminine n’atteigne un tel succès. Il faut dire que cette pratique est perçue comme la norme chez ces messieurs, quand il s’agit d’un sujet très peu abordée quand on est une femme. Pourtant, on peut avoir une vulve et se faire du bien seule ! Mais faute d’éducation sexuelle adaptée, nombreuses sont celles qui ne savent pas du tout comment s’y prendre, n’y pensent pas ou découvrent par hasard le plaisir. Quand on voit que le clitoris, un organe dédié au plaisir féminin et à la stimulation, n’a été intégré à un premier manuel scolaire qu’en 2017, et qu’à 15 ans, un quart des jeunes filles n’en auraient jamais entendu parler (Rapport par le haut conseil à l’autorité entre les femmes et les hommes 2016), on se dit qu’il y a un soucis…
Aimer sa vulve un peu, beaucoup, à la folie…
Vient la question de comment apprivoiser sa vulve. Un bon début est de l’observer à l’aide d’un miroir… Essayez de comprendre les différentes parties qui la constituent : à quoi ressemblent vos lèvres, votre clitoris, l’entrée de votre vagin… Si vous êtes plus à l’aise, vous pouvez simplement en profiter en vous masturbant ! En découvrant avec vos doigts ou avec l’aide d’objets extérieurs ce que vous ressentez en la caressant, frottant ou encore tapotant. Evidemment, comme toute pratique, la masturbation de la vulve demande d’avancer à tâtons, de tester des choses, d’autres, avant de trouver sa manière de faire. Ce qui marche pour l’une ne marchera pas pour l’autre, c’est la vie. Dans tous les cas, il n’y a aucune honte à tirer de cette démarche : vouloir se faire du bien… C’est bien ! La moitié des personnes sur terre ont une vulve. Cette partie du corps ne devrait jamais générer de la honte. Tout le monde peut à un moment ou à un autre se demander si telle ou telle partie de son anatomie est « normale » ou non, mais il est édifiant de voir à quel point il y a un manque d’information sur la vulve. Le concept de vulve « normale » n’a pas de sens. En revanche, il devrait être « normal » de recevoir une éducation à ce sujet.
Prendre soin de sa vulve pendant ses règles
Les protections périodiques « classiques » du commerce contiennent, bien souvent, des produits chimiques (notamment de l’engrais !) néfastes pour l’équilibre de votre flore vaginale… L’utilisation de protections menstruelles bio permet d’éviter que de telles substances se retrouvent en contact avec votre intimité. Préférez des serviettes hygiéniques lavables en coton bio ou des culottes menstruelles en coton bio.