Grossesses non-évolutives : pourquoi certaines grossesses sont-elles non viables ?

Quand on tombe enceinte, il arrive que la grossesse se stoppe d’elle-même. C’est beaucoup plus courant qu’on le croit, et les raisons peuvent être très diverses… Explications de ces grossesses non-évolutives. 

Qu’est-ce qu’une grossesse non-évolutive ? 

Les grossesses non-évolutives, aussi nommées grossesses arrêtées, sont des grossesses qui s’arrêtent de manière prématurée et provoquent une fausse-couche. La possibilité d’avoir un bébé viable est donc nulle.

C’est un cas courant : entre 10 et 15% des grossesses sont concernées, et on considère qu’une personne née avec un utérus sur 4 en connaîtra au moins une au cours de sa vie. La plupart du temps, cet arrêt a lieu au cours du premier trimestre.

C’est pour cette raison que beaucoup de personnes conseillent de garder la grossesse secrète les trois premiers mois… Mais ce conseil est de plus en plus décrié, car il rend la fausse-couche taboue, et le secret qui l’entoure isole les parents et les empêche de partager leur peine, comme expliqué dans cet article “pourquoi parler des fausses-couches est si important”.

Liste des grossesses non-évolutives potentielles

Si ces grossesses non-évolutives sont fréquentes, la raison de cet arrêt peut énormément varier. Voici une liste des cas les plus fréquents :

l’œuf clair

Après la fécondation, il arrive que tout ne se passe pas comme prévu et que le processus de division cellulaire qui mène à la formation de l’embryon se stoppe. L’œuf est “vide”, même si le sac gestationnel peut continuer à se développer. Ceci dit, cela arrive tellement tôt dans la grossesse qu’il arrive que la personne enceinte fasse une fausse-couche spontanée sans même en avoir conscience car elle peut confondre cette perte de sang avec ses règles. 

la mort embryonnaire

Il arrive que l’embryon ou le fœtus meure dans l’utérus et ne soit pas expulsé tout de suite.

la grossesse molaire

Habituellement, l’embryon reçoit 23 chromosomes de la mère, et 23 du père. Dans le cas de la grossesse molaire, l’œuf fertilisé a deux copies des chromosomes du père, et une seule voire zéro copie de ceux de la mère. Cette anomalie génétique n’est pas viable.

la grossesse extra-utérine

Dans ce cas, l’œuf s’est implanté ailleurs que dans la cavité utérine (le plus souvent dans l’une des trompes de Fallope). Cette grossesse est non-viable, et même dangereuse, car elle risque de provoquer une hémorragie interne chez la personne enceinte. Il faut donc la diagnostiquer puis prendre les mesures nécessaires le plus rapidement possible.

Comment diagnostiquer une grossesse non-évolutive ?

Les grossesses qui s’arrêtent spontanément sont toutes différentes, et n’ont donc pas toutes les mêmes symptômes. Hélène Rialland, sage-femme, explique :

« La plupart du temps, on s’en rend compte parce qu’il y a des saignements en début de grossesse… Mais parfois, il y a des saignements et finalement, tout va bien. L’autre « symptôme » qui doit inquiéter est l’arrêt des signes de grossesses : tout d’un coup, les seins ne tirent plus, on n’a plus de nausées, ect. »

Dans le cas spécifique de la grossesse extra-utérine, des douleurs au ventre doivent alerter.

Dans tous les cas, il faut confirmer (ou éliminer) ses doutes en se rendant en urgence chez un· professionnel·le de santé ou à l’hôpital, afin de pratiquer une échographie.

Enfin, il arrive parfois que ces grossesses non-évolutives n’aient strictement aucun symptôme d’alerte. Le diagnostic se fait lors d’une des échographies de contrôle (durant le 3e et 5e mois, comme expliqué dans cet article sur les grandes étapes de la grossesse). Il faudra parfois compléter cette échographie d’autres examens.

J’ai fait une fausse-couche : et après ? 

Encore une fois, ces cas sont malheureusement assez communs. Hélène Rialland se veut pourtant rassurante :

« C’est très commun et “normal” de faire une fausse-couche dans sa vie, et ça ne veut pas forcément dire qu’on en fera d’autres. Il est souvent tout à fait possible de retomber enceinte rapidement derrière, et que cette fois cela fonctionne. »

Dans la plupart des cas, cela est sans incidence physique, exception faite de la grossesse extra-utérine. L’intervention réalisée peut endommager, voire mener à l’ablation d’une trompe, ce qui peut ensuite jouer sur la fertilité. Par ailleurs, si tu fais des fausses-couches à répétition, il est intéressant de consulter pour en trouver la cause.

Enfin, certaines personnes vivent sans trop de problèmes cet arrêt de grossesse. Pour d’autres, il s’agit d’une épreuve psychologique, un véritable deuil à faire. Dans ce cas, il est conseillé de se tourner vers un·e psychologue pour envisager plus sereinement le futur.

Laisser un commentaire