5 à 20% des personnes réglées sont touchées par l’endométriose. Cette maladie, encore assez méconnue, mérite qu’on en parle ! Chez Dans Ma Culotte, on se sent évidemment très concerné·e·s par cette maladie liée aux cycles menstruels. Alors brisons les idées reçues. Nous répondons à 7 questions que vous vous posez peut être sur l’endométriose.
L’endométriose, c’est quoi ?
Reprenons les bases : l’endomètre est le tissu qui tapisse l’utérus. À chaque cycle menstruel, sous l’effet d’hormones libérées par les ovaires, les cellules de l’endomètre se multiplient, et l’endomètre s’épaissit pour pouvoir accueillir un œuf. L’endomètre se désagrège quand il n’y a pas fécondation et retrouve sa fine couche de départ !
Avec l’endométriose, certaines cellules semblables à celles de l’endomètre migrent par les trompes utérines et colonisent d’autres organes de l’abdomen. Elles restent toutefois sensibles aux hormones et saignent donc en-dehors de l’utérus pendant les règles, mais ce sang ne peut être évacué naturellement. Cela provoque, aux endroits où le tissu se trouve, des lésions, nodules ou kystes, ainsi que des réactions inflammatoires.
Il existe trois types d’endométriose :
- l’endométriose superficielle : qui correspond à la présence d’implants d’endomètre ectopiques à la surface du péritoine
- l’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par un contenu liquide de couleur marron
- l’endométriose pelvienne profonde : correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine
Maintenant que vous connaissez la définition de l’endométriose, voyons les conséquences de ces migrations cellulaires.
Qu’est-ce que l’endométriose peut provoquer ?
Les symptômes de l’endométriose les plus courants sont des règles très douloureuses, de la fatigue, des douleurs pendant les rapports sexuels, des saignements, des troubles urinaires et digestifs, voire même une infertilité. Certaines personnes peuvent aussi être asymptomatiques.
L’endométriose est responsable d’environ 35 % des problèmes d’infertilité des personnes menstruées.
Qu’est-ce qui se passe vraiment dans mon corps quand je suis atteinte de l’endométriose ?
Ces fameuses cellules qui se sauvent de l’utérus vont se déposer sur plusieurs parties du corps comme par exemple les ovaires, le péritoine, la vessie, les intestins ou encore le rectum. Cela forme des lésions et des kystes. Ces kystes vont réagir comme l’endomètre, ils vont se développer tous les mois sous l’effet des hormones et vont se mettre à saigner. En dehors de l’utérus, ces saignements vont finir par créer des petits kystes et emprisonner les organes voisins. Ce qui explique le phénomène douloureux.
Qui peut avoir l’endométriose ?
Les facteurs de risques sont très larges, étant donné qu’ils sont liés aux règles. Chaque personne menstruée peut potentiellement être exposée à l’endométriose.
Des chercheurs travaillent sur la possible influence héréditaire, mais il n’y a pas de réel lien prouvé. Les facteurs environnementaux peuvent aussi faciliter l’endométriose tout comme l’âge avancé de la personne menstruée pour donner naissance à son premier enfant. Mais rien n’est scientifiquement prouvé aujourd’hui.
Le dépistage de l’endométriose par prise de sang n’est pas possible aujourd’hui car aucun marqueur fiable n’a été identifié.
Est-ce que je dois utiliser des protections particulières contre l’endométriose ?
Il n’y a pas de protection plus adaptée que les autres : à chacun·e de trouver celle qui lui convient le mieux. Certaines personnes préfèrent utiliser des culottes de règles ou serviettes hygiéniques quand d’autres favorisent la coupe menstruelle.
Est-ce qu’il y a des traitements pour vivre et soigner l’endométriose ?
La meilleure force aujourd’hui est de prévenir et d’informer. EndoFrance a mis en place un réseau d’actions de proximité avec des groupes de soutien, des tables rondes pour décomplexer la parole autour de cette maladie. Si vous avez certains symptômes évoqués, vous pouvez vous rendre sur le site d’EndoFrance et contacter les représentantes en région qui pourront vous aiguiller.
Plusieurs années peuvent se passer avant que le diagnostic de l’endométriose ne soit prononcé. 7 ans, c’est la moyenne du retard de diagnostic, ayant pour cause la minimisation des douleurs féminines.
On ne guérit pas de l’endométriose mais il est primordial d’être suivi·e jusqu’à la ménopause pour éviter toute complication. Il existe des traitements individualisés qui sont adaptés à chaque patient·e, mais aucun traitement spécifique n’existe pour soigner l’endométriose.
Certaines personnes utilisent des traitements naturels à base de plantes mais cela ne convient pas à tout le monde. Il est aussi possible d’avoir recours à des traitements médicamenteux et/ou chirurgicaux, suivant le type d’endométriose. Chacun·e doit trouver des solutions adaptées à son corps pour mieux vivre avec la maladie. Nous vous conseillons d’en parler avec votre médecin qui pourra vous conseiller sur les traitements possibles.
Et parce qu’il faut bien conclure sur une vraie information positive pleine d’espoir pour nous tou·te·s :
environ 70 % des patient·e·s sévèrement atteintes d’endométriose parviennent à tomber enceinte et se portent très bien !*
*d’après Horace Roman, professeur de gynécologie-obstétrique à Rouen.
Merci à Yasmine Candau, Présidente d’EndoFranced’avoir pris le temps de nous informer sur l’endométriose.
Le mot de la fin : parlons des règles et parlons de l’endométriose !