La chlamydia : définition, symptômes et risques

La chlamydia, c’est l’une des IST les plus communes du moment. Elle se soigne très facilement, mais attention : elle peut avoir de graves conséquences si on la laisse trop trainer.

La chlamydia, c’est quoi : définition 

La chlamydia est une bactérie à l’origine d’une infection sexuellement transmissible (IST) très commune : la chlamydiose

Cette bactérie se présente au niveau des muqueuses de la bouche, de l’urètre, du vagin ou encore du rectum, et peut donc être contractée via les sécrétions qu’elles produisent. 

Elle peut être très discrète car il arrive qu’elle reste asymptomatique. Dans d’autres cas, elle peut provoquer de la gêne, voire des conséquences plus graves comme une infertilité

Rappelons au passage qu’il n’y a rien de honteux à attraper la chlamydia, tout comme il n’y a rien de honteux à attraper n’importe quelle maladie.

Cela n’a rien à voir avec le train de vie ou l’hygiène, et heureusement, une fois dépistée, cette infection se soigne très bien.

Les chiffres de la chlamydia 

L’infection à la chlamydia est très commune. Selon une étude de Santé Publique France (2018), les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont les plus touchées avec un taux d’incidence de 2 271 pour 100 000 femmes en 2016, soit plus de 2% de l’ensemble de cette population.

À noter que le nombre de diagnostics semble continuer à monter (+29% entre 2016 et 2019), ce qui pourrait en partie être expliqué, toujours selon Santé Publique France, par une augmentation du nombre de dépistages…

Étant souvent asymptomatiques, il est possible que la chlamydia soit passée inaperçue au sein de certains foyers dans le passé, quand cette IST était moins proposée au dépistage. 

Quels sont les symptômes de la Chlamydia ? 

Dans environ la moitié des cas, les personnes infectées par la chlamydia n’ont pas de symptôme — ce qui ne les empêche pas de transmettre à leur tour cette infection.

Quand il y a des symptômes, ils peuvent être plutôt confondus avec ceux d’autres troubles chez les femmes : des douleurs et brûlures en urinant, des douleurs pendant les rapports, l’apparition de petits saignements entre les règles ou après les rapports, des douleurs dans le bas du ventre, des douleurs rectales ou encore des pertes vaginales blanchâtres.

Chez les hommes, on peut retrouver des brûlures en urinant, des douleurs rectales ou au niveau des testicules ou encore des écoulements par le pénis ou le rectum.

Comme s’en amusait la gynécologue Laura Berlingo dans le podcast Qui m’a filé la Chlamydia, cette infection est quelque part aussi banale qu’une infection bactérienne au niveau des poumons :

« Si on a des bactéries dans les poumons, on a des glaires et on a des sécrétions aussi, on crache jaune ou vert… La, c’est le même principe sauf qu’il s’agit de sécrétions vaginales.. »

Stérilité et autres complications de la chlamydia 

Dans une forme plus aiguë, qui arrive notamment quand on a laissé traîner l’infection, il arrive de ressentir de la fièvre et de fortes douleurs au niveau du pelvis.

La chlamydia peut alors mener à une stérilité chez les personnes nées avec un utérus. La sage-femme Hélène Rialland explique cette conséquence simplement :

« Cette bactérie peut provoquer une inflammation des trompes utérines, ce qui a pour conséquence de les boucher. Selon les cas, la fécondation devient alors altérée, voire impossible. »

Du côté des hommes, il a longtemps été considéré que leur fertilité n’était pas remise en question par cette infection. En 2007 pourtant, une étude espagnole relevait que la chlamydia pouvait avoir une incidence sur la qualité du sperme. 

Mode de transmission : comment attrape-t-on la chlamydia ? 

La chlamydia est une infection sexuellement transmissible, elle se transmet donc lors d’un rapport non protégé. 

Attention, par rapport, cela englobe toutes les pratiques, même celles hors pénétration. Par exemple, la sage-femme Hélène Rialland précise que la chlamydia peut se transmettre via des rapports digitaux (en touchant les parties intimes de l’autre, puis en touchant les siennes, ou inversement) ou bien via des rapports oraux non-protégés. 

« La chlamydia s’attrape facilement lors de rapports, mais il est impossible de l’attraper autrement. Vous n’avez par exemple aucun risque en vous asseyant sur les toilettes publiques, à part si une personne infectée s’est frottée ses parties intimes contre la cuvette et que vous frottez les vôtres ensuite… Ce qui n’arrive jamais. » 

Dépistage : quand consulter pour la chlamydia ? 

La chlamydia étant souvent asymptomatique, il est bon de se faire tester régulièrement si vous avez plusieurs partenaires, même si vous vous protégez avec chacun·e d’entre eux/elles et que vous n’avez aucun symptôme. 

Effectivement, comme dit plus haut, cette bactérie se transmet très facilement. Un cunnilingus, rarement protégé, peut aussi être à l’origine de l’infection. 

Par ailleurs, à chaque début de relation, si vous souhaitez retirer le préservatif, il est primordial de vous faire dépister de la chlamydia mais aussi de toutes les autres MST et IST (VIH, syphilis, autre…) afin de vous assurer d’être sans risque pour vous et votre partenaire

En dehors de ces tests routiniers, faites-vous dépister au moindre doute sur un symptôme. Les dépistages peuvent se faire gratuitement dans un centre de dépistage, ou bien vous pouvez vous les faire prescrire par votre médecin. 

Et s’il s’avère que vous êtes positifs à la chlamydia, la sage-femme Hélène Rialland est claire :

« Vous devez absolument consulter votre médecin (généraliste, sage-femme ou encore gynécologue), car les médicaments pour s’en débarasser ne sont pas disponibles sans ordonnance en pharmacie. » 

Traitement : comment soigne-t-on la chlamydia 

La chlamydia se soigne très simplement avec une prise d’antibiotiques adaptés. 

À noter qu’il existe un grand risque de recontamination si les deux partenaires ne sont pas traités en même temps. 

Concrètement, si l’un des partenaires n’est pas traité, il risque d’infecter de nouveau son ou sa conjoint·e. De même si les partenaires sont traités en décalés. 

Pour cette raison, il est toujours important de soigner la personne contaminée et son ou sa partenaire au même moment. Le temps que le médicament fonctionne, l’autre risque d’être à son tour d’être contaminé, de contaminer de nouveau l’autre, et cela peut être sans fin. 

Si tout est fait correctement, en moins d’une semaine, la chlamydia ne devient qu’un lointain souvenir. 

En revanche, la chlamydia ne peut pas disparaître toute seule, au contraire, non traitée, l’infection peut s’aggraver avec le temps.

Prévention : est-il possible d’éviter la chlamydia ? 

Outre l’abstinence, le risque zéro n’existe pas vraiment avec la chlamydia. 

Il est possible d’éviter la plupart des transmissions en utilisant des préservatifs et digues dentaires pour protéger l’intégralité du rapport, y compris des possibles rapports oraux. 

Ceci dit, la chlamydia étant présente dans les muqueuses, si vous touchez directement avec vos mains les organes génitaux de votre partenaire, il faudrait théoriquement les laver pour éliminer tout risque de vous infecter en touchant ensuite vos propres organes génitaux.  

La meilleure prévention est donc d’utiliser des préservatifs ainsi que de se faire dépister régulièrement si vous avez de nouveaux·elles partenaires afin d’éviter de se retrouver infecté·e – et d’infecter les autres – sans le savoir.

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