L’hymen, cette fine membrane située à l’entrée du vagin est au cœur du mythe de la virginité. À quoi ressemble t-il vraiment, où se trouve t-il exactement et comment savoir s’il a été rompu ?
Hymen : définition
Situé à environ 1 cm de l’entrée du vagin, l’hymen est une membrane très fine et peu vascularisée, c’est-à-dire parcourue de très peu de vaisseaux sanguins. L’hymen est naturellement perforé d’un ou plusieurs orifices. Cela permet de laisser s’écouler les règles et pertes blanches (leucorrhées). Cela peut aussi permettre d’utiliser des petits tampons.
La gynécologue Samantha Quirin précise qu’il existe différents types d’hymen :
« Chaque femme a son hymen, et il peut être très différent d’une personne à une autre ! Il y a des hymens tendus avec un tout petit trou, d’autres qui sont très lâches avec un gros trou. Certains sont criblés, d’autres en bandes… Certaines naissent même sans hymen ! »
Et si vous vous demandez l’utilité physiologique de l’hymen, c’est simple, il n’y en a pas. Il s’agit simplement d’un vestige embryonnaire…
Pourtant, les mythes liant à cette partie de l’anatomie à l’idée de virginité continuent à perdurer.
Première fois et saignement de l’hymen : est-ce douloureux ?
On entend souvent que lors du premier rapport sexuel, l’hymen est rompu par le pénis pénétrant le vagin. C’est ce qu’on appelle parfois la défloration… Pourtant, les choses ne sont pas si simples.
Tout d’abord, il est possible que l’hymen ait déjà été rompu ou très largement élargi bien avant d’avoir débuté une vie sexuelle. Cela peut arriver dans la vie quotidienne suite à l’utilisation d’une coupe menstruelle ou la pratique de certains sports comme l’équitation par exemple.
Par ailleurs, on imagine parfois cet hymen rompu comme une scène sanglante. Pourtant, seules 50 % des femmes disent avoir saigné lors de ce premier rapport pénétrant. Certain·e·s ont leur hymen qui s’élargissent sans se rompre pendant le rapport.
Enfin, comme le précise le Dr Quirin, la douleur provoquée par cette pénétration n’est pas forcément liée à cette membrane.
« En fait, ce qui rend difficile ou empêche le rapport, c’est souvent le stress, la contraction des muscles du périnée, le manque de lubrification… C’est plus ça qui rend le premier rapport douloureux que l’hymen. »
Comment savoir si l’hymen est rompu (et comment le reconstruire) ?
Le meilleur moyen de savoir si votre hymen est rompu ou non est d’aller voir un gynécologue et de demander un examen spécifique.
Quant à la question de la reconstruction de l’hymen, aussi appelée hyménoplastie, le Dr Quirin explique la difficulté de cette opération :
« Je comprends que certaines patientes souhaitent y avoir recours dans un contexte un peu complexe, mais il y a très peu d’informations sur le sujet. Ce n’est pas une chirurgie qu’on a vraiment développé. Ça ne sert ni à améliorer la santé, ni le confort de la patiente.. »
L’intervention consiste à utiliser les reliquats de l’hymen pour le reconstruire. Par ailleurs, d’autres chirurgies de l’hymen existent, comme l’hyménotomie, une incision dans le but de d’agrandir l’hymen quand il est trop épais, rigide ou pas suffisamment perforé.
Dans tous les cas, il est important de délier l’hymen de l’idée de pureté : les deux choses n’ont rien à voir. Les corps sont tous différents et chacun·e fait ce qu’il·elle lui plait !