Non, la ménopause n’affecte pas la libido comme vous l’imaginez

Entre sécheresse vaginale et mal-être, la ménopause est connue comme possible cause d’une baisse de libido. Cela n’a pourtant rien d’une fatalité : l’envie de faire l’amour peut être présente à tous les âges de la vie…

La ménopause a-t-elle (vraiment) un effet sur la libido ?

Contrairement à ce qui peut être régulièrement rapporté, la ménopause n’a pas un effet direct sur la libido. Effectivement, le désir sexuel est en partie sous l’influence hormonale de la testostérone.

À la ménopause, ce n’est pas la testostérone mais les œstrogènes qui baissent jusqu’à entièrement disparaître. Cette disparition peut provoquer de l’atrophie vaginale, se caractérisant par de la sécheresse vaginale ainsi qu’une diminution de la lubrification naturelle. Certaines femmes connaissent en conséquence des douleurs ainsi qu’une baisse de plaisir.

Ces changements hormonaux peuvent en outre provoquer un mal-être psychologique et tout cela combiné, déclencher des difficultés dans le couple.

La sexologue Stephanie Trotobas, interrogée pour cet article résume cela simplement :

« La baisse de la libido est plus causée par des symptômes de la ménopause que par une réalité biologique.

D’ailleurs, certaines femmes se sentent beaucoup plus libre à vivre leur sexualité, une fois libérées du besoin de contraception. Ça peut même entraîner une hausse de libido ! La ménopause n’est pas une fatalité en ce qui concerne le désir. »

Retrouver sa libido à la ménopause : les solutions proposées

Certes, la ménopause n’est pas la cause directe de la perte de désir, mais cela n’empêche pas la libido de rester un enjeu de cette période. Selon le Collège National des Gynécologues et Obstétricien·e·s de France, 40 % des femmes se plaignent de problèmes sexuels à ce moment-là de leur vie.

Alors quand les symptômes sont trop compliqués à vivre, on conseille avant tout une évaluation gynécologique qui peut amener à un traitement hormonal. Ces hormones réduisent considérablement les symptômes de la ménopause pouvant mener à cette baisse désir.

Par ailleurs, le lubrifiant peut aider au problème de disparition de lubrification naturelle, mais n’est pas la solution absolue. Il est vain de chercher à s’en contenter si la sexualité n’évolue pas et qu’une femme ménopausée ne s’y retrouve pas dans son plaisir et désir.

Ménopause et sexualité : comment stimuler son désir ?

Les désirs et la libido évoluent au fil des années. À l’arrivée de la ménopause, Stéphanie Trotobas conseille de considérer ce chamboulement comme la possibilité d’un renouveau de sa vie sexuelle :

« Avant la ménopause, une femme peut avoir une excitation complète en 30 secondes. Après la ménopause, cela peut prendre deux ou trois minutes. La ménopause peut provoquer des troubles du désir. Dans les cas où c’était souvent déjà délétère avant, ça ne va qu’amplifier les choses.

Il faut donc concevoir un autre fonctionnement qui va prendre plus de temps, travailler d’autres moyens de s’exciter. Par exemple, dans une sexualité qui allait par le passé très vite à la pénétration, il va falloir privilégier plus longtemps des caresses, de la sensualité. »

Les femmes ménopausées peuvent ainsi aller voir un·e sexologue afin de les aider à appréhender différemment leur sexualité. Si les problèmes s’étendent sur le couple, une thérapie de couple est envisageable. Enfin, si l’estime de soi est touchée, il ne faut pas hésiter à consulter un·e psychologue.

Le sexe après la ménopause, un éternel recommencement

Finalement, la ménopause peut certes mettre un coup de pied dans la sexualité telle que vous l’avez toujours connue et pratiquée, mais elle ne sonne pas pour autant la fin du désir.

Yaelle, parisienne ménopausée, témoigne par exemple ne pas avoir ressenti de différence majeure depuis dans sa sexualité si ce n’est des sécheresses vaginales rapidement ignorées grâce à du lubrifiant… Peut-être, souligne-t-elle, est-ce parce qu’elle a eu de nouveaux partenaires qui ont su lui donner beaucoup de plaisir et cultiver son désir.

De son côté, la sexologue Stephanie Trotoba conclut avec ces mots apaisant :

« Il est important de rappeler que la sexualité est évolutive et dynamique tout au long de sa vie. Hommes comme femmes, on a tous un chemin à faire dans notre sexualité »

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