La nymphoplastie, une opération consistant à réduire les petites lèvres de la vulve, peut sembler inconcevable pour beaucoup. Pourtant, elle est réalisée régulièrement. Qui sont les femmes qui décident de passer par là ? Pourquoi ce choix ? Et comment se passe l’opération ?
Quand les petites lèvres tombent « trop », certaines femmes décident de subir une nymphoplastie, ou labioplastie, une intervention chirurgicale qui vise à corriger, à réduire leur taille. Pourquoi ce choix ?
La nymphoplastie, une nécessité dans certains cas ?
Pour comprendre pourquoi la nymphoplastie est réalisée, il faut comprendre les motivations. Une vulve a habituellement deux paires de lèvres : des « petites » et les grandes. Attention, ces noms ne sont pour pas forcément corrélés à leur taille : les lèvres internes peuvent parfois être plus longues que celles situées en externe. Ce développement, quand il a lieu de manière excessive, s’identifie sous le nom d’hypertrophie des petites lèvres. On estime à ce titre que les petites lèvres sont considérées comme anormalement grandes à partir de 4 centimètres. Il faut prendre en compte qu’à cette longueur, elles peuvent devenir inconfortables, c’est pourquoi on peut penser à une nymphoplastie, qui s’accompagne parfois d’une réduction du capuchon du clitoris. Elles peuvent provoquer des frottements désagréables (par exemple lors de port de vêtements ou lors de la pratique de certains sports comme le vélo) et peuvent également gêner pendant un rapport sexuel, quand elles s’interposent lors de la pénétration. Par ailleurs, il arrive qu’une personne ait l’une de ses « petites » lèvres plus grande que l’autre. La symétrie n’est pas une évidence dans la nature, ce n’est en aucun cas grave, mais la nymphoplastie peut permettre d’égaliser les lèvres…
La nymphoplastie, conséquence d’un complexe de la vulve ?
Le but de la nymphoplastie est donc de rétablir une taille plus standard aux petites lèvres, ou une simple symétrie quand l’une est plus longue que l’autre. Pourtant, il n’y a pas vraiment de norme à la taille des petites lèvres. Chaque femme et donc chaque vulve est unique et c’est très bien comme ça ! Ce qui est triste, c’est que la nymphoplastie est parfois expliquée par la prédominance de cette norme dans la pornographie où les vulves sont le plus souvent d’une parfaite symétrie, avec des petites lèvres ne dépassant pas, le tout intégralement épilées. À force de ne voir qu’un seul type de vulve, certaines pensent que la leur est anormale. Ainsi, la BBC annonçait dans un reportage datant de 2017 que 156 jeunes britanniques de moins de 15 ans avaient subi une opération de la vulve entre 2015 et 2016. Elles se disaient alors parfois “dégoûtées” de leur intimité. Malheureusement, les diktats de la beauté arrivent parfois jusque dans la culotte.
Comment se passe une nymphoplastie ?
Aussi impressionnante soit-elle, la nymphoplastie (ou labioplastie, donc) est une opération ni longue ni très risquée. Cette opération a lieu sous anesthésie générale et est censée durer moins d’une heure. Si tout se passe bien, elle permet une reprise des rapports sexuels entre 4 et 6 semaines après l’intervention. Comme toutes les opérations, la nymphoplastie peut faire apparaître dans un premier temps des ecchymoses ainsi qu’une sensation d’inconfort. Les informations sont compliquées à trouver quand il est question de plaisir. En théorie, la nymphoplastie ne modifie pas les sensations, mais les témoignages sont rares tant ce sujet est intime. Alors encore une fois, s’il n’y a qu’un message à retenir, c’est peut être de regarder du côté de la diversité. Si votre vulve vous cause des irritations, est désagréable au jour le jour, vous pouvez décider de vous intéresser à cette pratique. Mais si le but n’est que esthétique, apprendre à l’aimer en regardant des photos de vulves diversifiées peut sembler être un bon premier pas pour se sentir mieux.