Cette médecine manuelle et complémentaire peut parfois aider à retrouver un équilibre tissulaire, afin de soulager les crampes menstruelles dès les cycles suivants.
Chaque mois, des règles douloureuses font souffrir de nombreuses personnes menstruées. On parle de dysménorrhée primaire lorsque les douleurs surviennent dès l’apparition des premières règles, et de dysménorrhée secondaire quand ces symptômes apparaissent plus tard.
La dysménorrhée se manifeste par des crampes dans le bas ventre qui peuvent s’étendre dans les hanches et les lombaires, quelques jours avant ou pendant les règles. La dysménorrhée primaire ne s’explique par aucun trouble gynécologique, au contraire de la dysménorrhée secondaire.
Plusieurs médecines alternatives ou naturelles peuvent aider à soulager les symptômes de la dysménorrhée : la médecine chinoise, l’acupuncture, la naturopathie ou encore l’ostéopathie.
Qu’est-ce que l’ostéopathie ?
Cette méthode manuelle, complémentaire des soins médicaux traditionnels, traite et prévient certaines pathologies à travers des manipulations et mobilisations. L’ostéopathie envisage le corps comme un système dans lequel la structure du corps, les organes et les tissus sont dépendants les uns des autres et interagissent ensemble.
Comme le rappelle l’association Ostéopathes de France, l’ostéopathie repose sur trois concepts : la main, qui sert à analyser et traiter, la prise en compte de l’individu dans sa globalité, et le principe d’équilibre tissulaire. L’objectif est de tendre à cet équilibre pour traiter les restrictions de mobilité.
L’ostéopathie pour soulager les crampes menstruelles
L’ostéopathie peut soulager les douleurs liées aux règles, à travers un ensemble de manipulations appliquées selon les symptômes du·de la patient·e.
“S’il y a des tensions au niveau du bassin osseux, des organes du petit bassin, l’utérus et les ovaires vont moins bien fonctionner au moment du cycle, ce qui peut être associé à des douleurs. En ostéopathie, notre objectif est de relâcher les tensions des organes en travaillant sur les parties nerveuse et vasculaire”, explique Laure Fradon, ostéopathe à Muret, en région Occitanie, et spécialiste de la grossesse et de la pédiatrie.
Une séance commence par une anamnèse (un point sur l’historique et les antécédents du·de la patient·e), suivie d’un examen pour mieux appréhender les douleurs occasionnées par les règles. “Je regarde comment le bassin, l’utérus et les ovaires bougent ainsi que toutes les zones qui peuvent agir sur l’utérus, puis je traite les zones en dysfonctionnement. Pour relâcher les tensions, on peut manipuler le bassin, la sphère digestive, le diaphragme ou encore le crâne” détaille l’ostéopathe.
Il faut quelques jours avant que les effets de la séance ne se fassent ressentir. Certaines personnes notent des améliorations dès le cycle suivant, mais d’autres ont besoin de plusieurs séances pour consolider le traitement. “S’il doit y avoir des bénéfices, on les observe généralement assez rapidement. S’il n’y a pas d’impact après la deuxième séance, c’est généralement que ce n’est pas de mon ressort.”
Quand consulter ?
Avant de s’en remettre à un ostéopathe, il faut d’abord consulter un·e médecin, sage-femme ou gynécologue pour écarter certaines pistes anatomiques ou gynécologiques, à l’instar de l’endométriose qui peut causer des douleurs fortes à aiguës. “Si le gynéco ne trouve rien à l’examen, on peut faire une séance d’ostéopathie, mais il est préférable d’avoir consulté son médecin avant”, conseille Laure Fradon.
Si la dysménorrhée trouve sa source dans un trouble gynécologique, l’ostéopathie peut aider à soulager les douleurs, mais ne doit pas se substituer aux soins médicaux préconisés.