La pose du stérilet, c’est comment ?

Réputée pour être pénible, la pose du stérilet est surtout très brève. Cela est-il réellement douloureux ? Comment se déroule la pose ? Et que se passe-t-il dans l’utérus à ce moment-là ? On vous explique tout.

Ça y est, vous voilà décidé·e pour le stérilet. Au cuivre ou aux hormones, ce moyen de contraception en forme de T est installé au fond de l’utérus, où il est efficace pendant cinq ans ou plus. Mais avant d’être tranquille pour un certain nombre d’années, il faut passer chez le·a gynécologue pour se le faire poser. Et si le DIU (dispositif intra-utérin) comporte de nombreux avantages, sa pose peut générer beaucoup de peurs et d’appréhensions, au point d’en faire hésiter plus d’un·e.

La lecture des nombreux récits de poses douloureuses dont regorge le web peut vite faire céder à la panique, mais que l’on se rassure : cela n’est pas si terrible. La pose du stérilet est certes rarement agréable, mais la potentielle douleur est normalement largement supportable, en plus d’être très brève.

Avant la pose du stérilet

Une fois son choix arrêté sur le stérilet, un premier rendez-vous chez son·sa médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme est nécessaire. Cette consultation permettra de décider du DIU le plus adapté à son corps, ses besoins et ses attentes en matière de contraception.

Reste ensuite à choisir la date de la pose, qui dépendra du type de DIU choisi. Un stérilet hormonal est généralement posé durant les sept premiers jours des règles, mais cela n’est pas obligatoire. Le DIU au cuivre peut quant à lui être posé n’importe quand, mais la manœuvre est facilitée si elle a lieu durant les règles, période à laquelle le col de l’utérus est légèrement ouvert.

Lors de ce rendez-vous, le·a praticien·ne peut également prescrire un antalgique ou un anti-inflammatoire à prendre une ou deux heures avant la pose afin d’atténuer la douleur.

Muni·e de son ordonnance, il ne reste plus qu’à se procurer son DIU et les potentiels antidouleurs en pharmacie.

Le jour de la pose, il est préférable de ne pas venir à jeun. Une collation en prévision de la sortie du rendez-vous peut également être une bonne idée.

Comment pose-t-on un stérilet ?

La pose se déroule au cabinet médical : comme lors d’un examen gynécologique, le·la patient·e est allongé·e sur la table d’examen, les pieds installés dans les étriers. Une fois le col de l’utérus désinfecté, le·a soignant·e peut commencer par procéder à une hystérométrie, qui consiste à mesurer la profondeur et les dimensions de l’utérus à l’aide d’une fine tige graduée.

À l’aide d’un spéculum, le·a soignant·e va écarter les parois du vagin pour faire passer le DIU dans le vagin, puis à travers le col de l’utérus. Si le passage au travers du col de l’utérus est compliqué, il est possible que le·a professionnel·le de santé utilise une pince de Pozzi, un instrument gynécologique qui permet de saisir le col pour d’accéder à la cavité utérine plus facilement.

Une fois le col franchi, le DIU, dont les bras horizontaux n’étaient jusque-là pas déployés, vient alors se déplier pour se placer au fond de l’utérus. 

Pour finir, le·a soignant·e coupe le fil du stérilet afin que celui-ci soit visible à l’entrée de l’utérus mais ne cause pas de gêne, notamment pendant les rapports sexuels.

Ce moment est-il douloureux ? 

Le contact avec le col de l’utérus peut provoquer des contractions, un inconfort voire un malaise vagal. “Le fait de franchir le col de l’utérus pour placer le DIU dans la cavité utérine provoque presque systématiquement une contraction utérine “réflexe”. C’est cette contraction qui est le plus douloureux dans la pose du stérilet”, explique Noémi, sage-femme.

La pince de Pozzi est également réputée pour ne pas être agréable. “Cette pince est une espèce de crochet avec lequel on attrape le col, ce qui permet de tirer doucement dessus pour orienter l’utérus. C’est la traction qui est désagréable” détaille la sage-femme. Le recours à cet instrument n’est toutefois pas obligatoire, et tous les soignant·e·s ne l’utilisent pas systématiquement.

Aussi, Noémi se veut rassurante : “La douleur ne dure pas longtemps et on peut l’atténuer avec des antalgiques ou en se faisant poser le stérilet pendant ses règles. Le col étant ouvert pour laisser passer le sang, la pose est un peu plus simple.” 

Si la douleur ressentie varie selon la tolérance de chacune, les femmes n’ayant jamais accouché y sont généralement plus sensibles puisque leur col n’a jamais été détendu.

De manière générale, si le·a soignant·e prend le temps d’expliquer ce qu’il·elle est en train de faire et qu’iel rassure le·la patient·e, toutes les conditions sont réunies pour que la pose se déroule bien.

Existe-t-il des effets secondaires ?

Par mesure de précaution, la·le patient·e est invité·e à rester une quinzaine de minutes dans le cabinet du ou de la professionnel·le de santé après la pose du stérilet. 

La pose du stérilet peut causer de légers saignements. Pour prévoir le coup, mieux vaut glisser une serviette hygiénique dans son sac avant le rendez-vous ou porter une culotte menstruelle.

Après le rendez-vous, il est possible de ressentir des crampes dans le bas ventre. Celles-ci disparaissent le plus souvent dans les heures qui suivent, mais des anti-inflammatoires ou antalgiques peuvent aider à les faire passer.

Si les douleurs et les crampes ne passent pas, que vous avez mal durant les rapports, que vous avez de la fièvre, des hémorragies, ou que vous présentez des pertes vaginales inhabituelles, consultez rapidement votre médecin ou les urgences. Une infection est rare, mais cette possibilité n’est pas à exclure. Un risque d’expulsion du stérilet, également rare, existe dans les mois qui suivent la pose.

Que faire après la pose du DIU ?

Dans les 24h qui suivent la pose du stérilet, mieux vaut éviter tout ce qui peut rentrer dans le vagin : tamponscup, crème, ovule, pénétration lors d’un rapport sexuel.

Un DIU au cuivre est efficace dès sa pose : inutile de poursuivre son ancienne méthode de contraception. Quant au DIU hormonal, il est efficace directement s’il est posé dans la semaine qui suit les règles. S’il est posé à un autre moment du cycle, il est préférable d’utiliser un préservatif en attendant ses prochaines règles.

Un rendez-vous de contrôle est conseillé dans les trois mois qui suivent la pose, afin de vérifier que le stérilet est bien en place. Par la suite, un rendez-vous annuel est suffisant. Le stérilet est généralement efficace durant cinq ans (parfois jusqu’à dix ans), mais il est possible de le retirer à n’importe quel moment.

Et le retrait ?

Lors du retrait, le·a soignant·e tire doucement sur le fil du stérilet à l’aide d’une pince, ce qui ne prend que quelques secondes à peine. Le retrait, qui peut se réaliser à n’importe quel moment du cycle, peut occasionner une sensation d’inconfort ou un léger pincement très bref.

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