Serviette hygiénique : de sa création à aujourd’hui, quelle évolution ?

La serviette hygiénique telle qu’on la connaît aujourd’hui a été inventée au début des années 60. Qu’est-ce que les femmes utilisaient avant ? Ouvrons notre encyclopédie des règles : le livre Flow, The Cultural Story of Menstruation, pour le découvrir.

années 1850–1900 : les ancêtres de la serviette hygiénique

Les idées fusent à cette époque pour répondre au besoin des femmes de recueillir le flux menstruel. Sont imaginés des petits sacs tenus par des bretelles, des élastiques ou des corsets. Sans succès : ces prototypes ne seront pas commercialisés et les femmes devront continuer à se confectionner elle-même des protections menstruelles.

1896 : la première commercialisation de serviettes hygiéniques

La célèbre marque Johnson & Johnson existait déjà à cette époque. C’est à eux que l’on doit le premier paquet de serviettes hygiéniques mis à la vente, sous le nom de Lister’s Towels, en référence à Joseph Lister, chirurgien et pionnier dans le développement de méthodes antiseptiques. Le lancement de ce produit est un échec, dû au tabou sur les règles : les femmes n’osent pas demander ce type de produit en boutique.

Au début du XXème siècle, le fait-maison reste la norme

Les femmes ont remarqué l’absorption importante du coton utilisé pour les couches de leurs enfants. Elles décident d’utiliser cette matière et de la fixer à leurs sous-vêtements pour absorber leur flux menstruel. De nouveaux produits voient aussi le jour, sous le doux nom de « sanitary aprons », comprenez des tabliers hygiéniques, qui permettaient de protéger les vêtements.
Croyez-le ou non, mais les culottes menstruelles, ou « sanitary bloomers » sont nées à cette époque. Elles étaient encombrantes, tenaient chaud, n’absorbaient pas grand chose, ne respiraient pas et provoquaient donc des irritations. Mais le concept était là. Les achats de ce type de produits se faisaient par catalogues, pour toujours plus de discrétion.

Les infirmières de la Première Guerre mondiale font une découverte

Les pansements à base de cellulose de coton qu’elles utilisent absorbent bien mieux le sang que le coton classique. Elles décident alors de les utiliser lors de leurs menstruations. 

1920 : la serviette hygiénique est de nouveau lancée sur le marché

Ce modèle jetable appelé Kotex est composé de cellulose de coton, la même que celle utilisée par les infirmières quelques années plus tôt et ce n’est pas un hasard. Le stock de pansements restant une fois la guerre finie a été racheté par la marque américaine Kimberly-Clark, qui l’a utilisé pour en faire des protections périodiques. La marque Kotex existe toujours sur le marché des protections hygiéniques. 

La serviette hygiénique jetable Kotex

1922 : des ceintures sont développées pour maintenir les protections jetables

Kimberly-Clark a certes facilité la vie des femmes avec ses protections jetables mais il reste du chemin à parcourir. Les protections sont absorbantes mais n’ont pas de système intégré pour tenir dans les culottes. Des ceintures avec des pinces similaires à celles des bretelles sont vendues, afin de clipser les protections devant et derrière. Certaines femmes continuent d’utiliser des épingles à nourrice fixer leurs protections menstruelles.

Une ceinture pour maintenir une serviette hygiénique

C’est à cette période que Kimberly-Clark continue de développer son marché. Elle se penche sur le problème du tabou des règles et le frein qu’ont les femmes à demander des produits d’hygiène intime. Elle propose alors à des revendeurs potentiels de mettre leurs serviettes hygiéniques directement à disposition des clientes dans un endroit dédié et discret de leur boutique. Sous forme de distributeur, elles inséreraient l’argent correspondant à leur achat dans une boîte.

1927 : la marque Johnson & Johnson revient dans la course

Après l’échec des Lister’s Towels, l’entreprise américaine lance Modess, sa nouvelle serviette hygiénique, et devient le concurrent direct de Kotex.

1959 : l’évolution des collants, doublement libérateur pour les femmes

Quand Glen Raven Mills innove en présentant des collants en lycra et nylon plus élastiques et donc plus faciles à utiliser, les femmes y voient en fait un second avantage : leur serviette hygiénique tient mieux en place !

Années 60 : de nouvelles serviettes hygiéniques font leur entrée sur le marché

Il a fallu attendre les années 60 et le mouvement Hippies, concerné par les questions environnementales pour constater le développement de la serviette hygiénique lavable.

1961 : l’innovation au service du confort

La marque Confidets propose une serviette hygiénique dont la forme est réfléchie pour être plus confortable. Ce modèle était plus large devant et plus étroit derrière. Pour la première fois, ces protections sont vendues dans des sachets individuels.

1969 : ça y est, elle est là !

La première serviette hygiénique avec une bande adhésive est commercialisée, par la marque Stayfree. Arrêtons-nous deux secondes sur cette révolution dans l’histoire de l’hygiène intime féminine : au placard ceintures, bretelles et autres épingles à nourrices ! On ne s’en rend peut être pas compte aujourd’hui, mais pour les femmes qui ont pu avoir accès à ces nouvelles protections, quelle liberté ! 

1970 : la création du protège-slip

Dans la foulée, les protège-slips sont créés et font fureur. Présentés comme une protection fine et rassurante en complément d’un tampon ou pour les jours de saignements légers, les femmes les adoptent vite au quotidien. 

Années 90 : des serviettes plus fines avec des ailettes

Au fur et à mesure, les protections périodiques sont devenues plus fines et plus absorbantes. Pour un maintient optimal de la serviette hygiénique et pour une protection plus rassurante, des ailettes adhésives sont proposées sur certains modèles.

Depuis les années 2000 : la boucle est bouclée

Désormais on retrouve sur le marché des serviettes hygiéniques bio, plus respectueuses de votre intimité que les serviette jetables classiques, et des serviettes hygiéniques lavables, avec ou sans ailettes, l’embarras du choix ! Aurions-nous fait le tour de la question ?

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