Si vous avez des petites fuites au quotidien, des solutions existent pour y remédier. Quels sont les examens à passer ? Quels sont les traitements adaptés à chaque type d’incontinence urinaire ? On vous explique la démarche à suivre.
Diagnostic : quels examens réaliser ?
Première étape : le passage chez le médecin ! Grâce à un interrogatoire approfondi, le médecin tentera de déterminer la fréquence des fuites et les causes, contextes, antécédents : fuites à l’effort ? Envies soudaines et urgentes ? Douleurs ? Nombre de mictions élevé dans la journée et la nuit ? Votre traitement sera adapté à votre type d’incontinence urinaire.
- Dans le cas d’une incontinence d’effort
Un examen clinique, vessie pleine, permettra de confirmer le diagnostic rapidement : si une simple toux provoque des fuites, en position couchée et debout, inutile de chercher plus loin ! - Dans le cas d’une incontinence par impériosité
Des examens complémentaires doivent être réalisés. Le bilan urodynamique permet par exemple de détecter une hyperactivité vésicale. L’examen consiste d’abord à mesurer le débit urinaire (débitmétrie) pour évaluer comment la vessie se vide.
Dans un deuxième temps, une sonde est installée dans l’urètre afin d’injecter de l’eau dans la vessie : l’objectif est alors de mesurer les contractions de la vessie lors du remplissage.
Pour rechercher des facteurs d’irritation de la vessie, qui expliqueraient l’hyperactivité des muscles, une analyse des urines, une échographie et une cytoscopie (exploration interne de la vessie) peuvent également être réalisées.
Enfin un catalogue mictionnel, sorte de journal de bord des passages aux toilettes, permettra de donner des informations importantes sur le volume, le nombre des mictions et les fuites urinaires.
A chaque incontinence urinaire sa prise en charge et son traitement
Traitements de l’incontinence urinaire d’effort : de la rééducation périnéale à la chirurgie
En cas d’incontinence d’effort, la principale solution est la rééducation périnéale ! Objectif : tonifier les muscles du périnée devenus trop faibles pour assurer une bonne continence urinaire.
Cette rééducation se fait généralement en cabinet de kinésithérapie, mais peut également être effectuée avec une sage-femme, soit à l’aide de sondes, soit en manuel. Entre 10 et 15 séances sont généralement prescrites, en fonction du degré d’atteinte, soit environ trois mois de rééducation. Quelle que soit la méthode, les séances sont remboursées par la sécurité sociale et tout le monde peut être concerné : jeune sportive, maman de 3 enfants, femme de plus de 65 ans, etc.
Rééducation de groupe
En Allemagne, les jeunes mamans réalisent leur rééducation du périnée en groupe, chez une sage-femme ou à la maternité ! Ce sont les cours de « Rückbildungsgymnastik » (qu’on peut traduire comme gymnastique de réparation) et qui se déroulent un peu à la manière des cours de préparation à l’accouchement.
Si la rééducation n’est pas efficace ou que la patiente la refuse, la chirurgie est proposée en alternative : il s’agit de la pose d’une bandelette sous-urétrale. Cette opération consiste à passer une bandelette à travers les os du bassin, en la positionnant sous le canal de l’urètre de façon à le soutenir et donc à limiter les fuites urinaires. Cette technique chirurgicale est efficace dans 85 à 90% des cas !
Traitements de l’incontinence urinaire par impériosité : tout dépend de la cause !
Si une cause est identifiée – tumeur, maladie neurologique, infection, etc. – le traitement adapté sera mis en place.
Si la cause n’est pas identifiée, le traitement sera symptomatique, c’est-à-dire qu’il visera à réduire le symptôme, en l’occurrence l’incontinence urinaire.
- Des séances de rééducation périnéale pourront alors être prescrites
En renforçant les muscles du plancher pelvien, l’idée est de bloquer les contractions anarchiques et douloureuses de la vessie. Il s’agit ici plus d’un traitement comportemental, d’une « rééducation du cerveau » en quelque sorte pour que le muscle de la vessie retrouve une activité normale.
Il existe également des médicaments (anticholinergiques) visant à « décontracter » la vessie
Ils agissent en bloquant les transmissions nerveuses entre les nerfs qui contrôlent le muscle vésical. Ce médicament est souvent associé à un traitement trophique par voie vaginale pour améliorer la tonicité des tissus et diminuer la sécheresse locale provoquée par les anticholinergiques.
- Des mesures hygiéno-diététiques peuvent également être conseillées
Lorsque les causes ne sont pas clairement identifiées, toutes les solutions sont bonnes à prendre ! Par exemple, on sait que la cigarette irrite la vessie, tout comme le vin, la bière et l’alcool en général. Il faudra donc les éviter. Idem pour le café et le thé qui incitent les reins à produire plus d’urine et donc à accroitre l’activité de la vessie. Certaines études démontrent également que les produits laitiers (fromages, yaourts, etc.) contribuent à l’irritation de la paroi de la vessie.
- Si toutes ces mesures ne suffisent pas, l’urologue peut proposer une opération appelée neuromodulation
En stimulant électriquement le nerf sacré – qui participe au fonctionnement de la vessie et notamment du sphincter – il est possible de restaurer le bon fonctionnement de la vessie.
L’opération s’effectue en plusieurs étapes et nécessite au préalable une phase de test : dans un premier temps, le chirurgien repère précisément le nerf sacré avec des radios du sacrum sous différents angles. Ensuite, il insère une aiguille sur le nerf et réalise des tests. Cette aiguille servira de repère pour placer l’électrode. Une fois en place, l’électrode est reliée via un câble à un boitier externe qui alimente le système pendant plusieurs semaines. Ce n’est qu’après cette période d’essai, et si le test est concluant, que le chirurgien posera l’implant définitif – ce qu’on appelle le pacemaker vésical – sur les racines nerveuses sacrées.
Un diagnostic médical personnalisé vous permettra de trouver des solutions adaptées, alors n’hésitez pas à consulter !