Quand l’intimité est déréglée, les conséquences ne sont pas que physiques, elles peuvent également être psychologiques. Dans le cas de la vaginose bactérienne, il peut y avoir de la honte et de la peur. Alors que faire quand vous avez une vaginose ?
Pour Alexia, 29 ans, vivant dans le sud de la France, tout a commencé par de fortes odeurs intimes. Rapidement, on lui diagnostique une vaginose. Le traitement ne marche pas tout de suite.
« J’ai eu peur de ne jamais reprendre de plaisir pendant l’amour, j’ai passé des soirées à pleurer sur mon sort… Mais j’ai réussi à m’en sortir ! »
Cette condition est très commune, mais bien moins connue que la mycose par exemple… Alors, comment définir la vaginose bactérienne, quels en sont les symptômes exacts et surtout, quels traitements existent ?
Définition de la vaginose bactérienne
Pour comprendre la vaginose bactérienne, il faut savoir que le vagin est constitué d’une flore composée de bactéries. Une flore vaginale saine est censée assurer un rôle de protection, notamment contre les mycoses et infections.
On parle de vaginose bactérienne quand un gros déséquilibre a lieu parmi les bactéries. Samantha Quirin, gynécologue, précise :
« En fait, il faut imaginer le vagin comme un milieu autonettoyant et très fragile. Il y a un PH, des bonnes bactéries qui permettent de combattre les champignons qui donnent des mycoses, et de combattre les parasites qui donnent des vaginoses »
Précision : il ne faut pas confondre la vaginose bactérienne et la vaginite. La vaginite peut provoquer une inflammation, des gonflements ainsi que des pertes purulentes jaunâtres.
Les symptômes de la vaginose bactérienne
La vaginose a pour symptôme une modification des pertes vaginales. Elles peuvent être augmentées et surtout s’accompagner d’une odeur forte et désagréable. À titre de comparaison, on parle souvent d’une odeur de poisson pourri.
Il faut cependant noter que toutes les vaginoses ne sont pas symptomatiques. D’ailleurs, les bactéries peuvent se retrouver sur le pénis du partenaire. Ainsi, comme l’explique Dr Quirin :
« Quand on dépiste une vaginose chez une patiente, on va traiter son ou sa partenaire pour éviter que les deux se re-contaminent au fur et à mesure des rapports.
Les vaginoses sont sexuellement transmissibles, mais les hommes ont cette chance d’être souvent asymptomatiques à ce parasite. En bref, ce n’est pas parce que le ou la partenaire n’a pas de symptôme qu’il ne faut pas le traiter ! »
Quelle est la cause d’une vaginose bactérienne ?
La vaginose est avant tout causée par la modification de la composition de la flore vaginale.
Cette modification peut être liée, entre autres, à la prise de certains médicaments (notamment des antibiotiques), à des changements hormonaux ou encore à des toilettes vaginales. Effectivement, le vagin se nettoyant tout seul, l’usage de savon peut détruire son équilibre.
Par ailleurs, il a été démontré que certains facteurs peuvent contribuer à l’apparition d’une vaginose bactérienne. Sans être la cause directe, le stérilet peut ainsi inciter la vaginose. De même, les rapports sexuels fréquents et/ou avec plusieurs partenaires sont des facteurs de risques.
Enfin, certaines femmes connaissent des épisodes de vaginoses à répétition. 60% des femmes traitées pour une vaginose la verraient réapparaître dans l’année qui suit. Marion, 36 ans, parisienne d’origine bretonne témoigne :
J’étais tellement obsédée par l’odeur et la soi-disant propreté de ma vulve que je me lavais beaucoup trop, ce qui tuait ma flore vaginale… Aujourd’hui, j’en parle beaucoup autour de moi, et beaucoup rient quand je leur dit que je me contente de rincer à l’eau et sans savon ma vulve sous la douche. Certaines personnes semblent gênées, comme si je négligeais mon hygiène.
Mon vagin, lui, n’a jamais été aussi heureux depuis que je fais ça. Cela fait 4 ans que je n’ai plus eu une seule vaginose !
Quels traitements pour la vaginose bactérienne ?
Dans certains cas, la vaginose disparaît seule. Cependant, quand elle perdure, des antibiotiques par voie orale (7 jours) ou par voie vaginale (5 jours) peuvent être prescrits.
Le problème, comme expliqué plus haut, est que les antibiotiques dérèglent également la flore vaginale et risquent d’entraîner d’autres vaginoses bactériennes ensuite. Un cercle vicieux dont il devient parfois difficile de s’extraire, comme le raconte Alexia :
« J’ai vu un premier gynécologue, qui après plusieurs vaginoses à répétition m’a conseillé une spécialiste dans ce genre d’infection. Ça a été une révélation ! Une gynécologue à l’écoute, patiente, quelqu’un qui comprenait ENFIN ce que je traversais !
Après plus d’un an de récidive avec prise d’antibiotiques, gel vaginal, ovule, protection pendant les rapports, puis des probiotiques (je crois que je les ai tous essayé), on a enfin trouvé le type de probiotiques qu’il me fallait ! »
La solution des vaginoses à répétition se trouve souvent dans le cumul de traitements antibiotiques et naturels, de probiotiques, et parfois de l’aide de la naturopathie.
Est-il dangereux de développer une vaginose ?
Si certains sites avancent que la vaginose pendant la grossesse peut augmenter le risque de naissance prématurée, le Dr Quirin tempère :
Des études ont tenté de prouver un lien entre vaginose et menace d’accouchement prématuré… Mais les résultats sont un peu contradictoires. Alors par principe de précaution, si on trouve une vaginose, on la traite… Dans la mesure où c’est un traitement facile, quasiment aucun risque, on joue la carte du principe de précaution.
En dehors de la grossesse, le risque se situe au niveau de l’impact psychologique des vaginoses à répétition. Marion parle de cette angoisse de ne jamais réussir à s’extirper de cette situation, et d’avoir ressenti de la honte. Alexia dit s’être sentie désemparée face à des personnes minimisant l’impact sur sa vie personnelle.
Alors si elle a un message à destination des femmes touchées par la vaginose, c’est celui-ci :
Il y a toujours une solution, il faut simplement trouver le bon traitement qui convient, garder espoir et être patiente !