Règles irrègulières : faut-il s’inquiéter ?

C’est un fait que l’on nous répète trop peu lorsque nous découvrons le phénomène des règles : tous les corps sont différents, et tous les cycles aussi ! De fait, les règles peuvent être irrégulières. Mais dans certains cas, il est conseillé de consulter. Voici comment repérer ces situations.

Quelle est la durée d’un cycle menstruel ?

Le cycle menstruel est composé de quatre phases : les règles, la phase folliculaire, qui prépare l’ovulation, l’ovulation proprement dite, puis la phase lutéale. Mises bout-à-bout, elles durent en moyenne 28 jours, et peuvent varier entre 23 et 35 jours d’une personne à l’autre. Les règles quant à elles, peuvent durer en moyenne de deux à sept jours. Hé oui, nous ne sommes pas tou·te·s égaux·les devant les règles ! À noter qu’elles sont généralement plus abondantes les premiers jours.

Il est possible de calculer la date approximative des règles. Celle-ci ne sera jamais précise car toutes les personnes menstruées ne sont pas “réglées comme des horloges”. Pour vous aider, vous pouvez noter la date d’arrivée de vos règles et leur durée. En faisant cela sur plusieurs cycles, vous connaîtrez la durée de votre cycle qui vous aidera pour déterminer à peu près la date des prochaines règles. Certaines applications comme Clue peuvent effectuer ce calcul chaque mois, et l’ajuster en fonction d’une estimation de la durée du cycle.

Certains contraceptifs ont la particularité de régulariser le cycle. C’est le cas de certaines pilules, qui prévoient une pause entre chaque plaquette pour laisser la place à de “fausses règles”, appelées hémorragie de privation hormonale. Ainsi, il suffit de jeter un œil à sa plaquette pour savoir précisément quand les pertes sanguines arriveront. Le stérilet hormonal et l’implant pourront, chez certain·e·s, avoir un effet régulateur. Quant au stérilet en cuivre, il n’aura pas cet effet, car son action est locale. 

Doit-on s’inquiéter de l’absence de règles ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’absence de règles. La grossesse bien sûr en est un : il est conseillé d’effectuer un test de grossesse en cas d’absence de règles, même lorsqu’on utilise un contraceptif. En effet, aucun contraceptif n’est efficace à 100%. L’efficacité de la pilule, par exemple, est estimée à 91%. Mieux vaut donc vérifier !

Mais l’absence de règles n’est pas forcément le signe d’une grossesse. Certaines pilules suppriment cette étape. Certaines personnes dotées d’un implant contraceptif peuvent aussi constater l’arrêt de leurs règles. 

Enfin, le stress, ou encore une perte de poids soudaine peuvent avoir la conséquence de nous faire “sauter” une période de règles. Une activité sportive très intense peut aussi avoir cet effet.

Saignements inattendus ou en avance : qu’est-ce que cela signifie ?

Les règles sont constituées de l’endomètre, un “nid” qui se forme pour accueillir l’ovule fécondé, puis se désagrège et tombe en cas d’absence de grossesse. Si l’endomètre est très fin, notamment sous l’effet de certaines contraceptions, il peut saigner de façon ponctuelle. Ce phénomène s’appelle le “spotting” et il n’est pas du tout grave (juste un peu gênant). 

En revanche, si des saignements abondants surviennent en dehors des règles, mieux vaut consulter un·e professionnel·le : cela peut être le signe d’une fausse couche ou d’une affection qu’il est bon de repérer le plus tôt possible.

Que faire en cas de cycle irrégulier ? 

C’est pénible mais inévitable : les premières règles sont irrégulières. À l’adolescence, le corps met un peu de temps à “caler” la régularité du cycle menstruel. On peut attendre jusqu’à deux ans avant d’avoir un cycle à peu près régulier. Une irrégularité à l’adolescence n’est donc pas inquiétante.

Mais si le problème survient par la suite, la cause peut être psychologique : la dépression et l’anxiété par exemple, sont des facteurs de dérèglement du cycle. Ce dérèglement est d’ailleurs encore plus prononcé si ces phénomènes sont associés à la consommation excessive de café, de tabac ou de drogue.

Enfin, l’irrégularité du cycle, si elle est associée à des règles très douloureuses peut être causée par des maladies comme le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), un fibrome ou même un cancer de l’utérus. Interviewée par Doctissimo, Juliane Berdah, gynécologue-endocrinologue, indique qu’il “faut s’inquiéter si l’intervalle entre deux cycles excède 40 jours ou s’il est inférieur à 20 jours”.

Si votre cycle menstruel est un peu irrégulier, il est donc inutile de paniquer : comme dit plus haut, chaque personne menstruée est différente et les périodes peuvent varier d’une personne à l’autre. En revanche, si cette irrégularité devient gênante, l’idéal est de consulter un·e gynécologue, qui pourra identifier la cause du problème et vous orienter vers la solution la plus adaptée.

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