Définition : qu’est-ce que le flux instinctif libre ?
Le flux instinctif libre (FIL) est la capacité naturelle et instinctive du corps féminin, de gérer le flux menstruel. C’est-à-dire que le corps peut contenir ponctuellement le flow qui s’est décroché de l’utérus.
Chaque mois, les femmes saignent et ce durant environ 40 années de leur vie.
S’il n’y a pas eu de fécondation, après la chute des œstrogènes, autour du 28ème jour en moyenne, l’endomètre gonflé à bloc pour accueillir un embryon, se décroche : voici donc les menstruations !
Règles et protections périodiques : entre évolutions et tabous persistants
Depuis environ 5000 ans, les femmes portent des protections périodiques diverses, inventées pour éviter le désagrément mensuel du sang menstruel chaud coulant le long de la jambe.
Une étude du corps féminin tardive au coeur de sa méconnaissance
Des recherches anthropologiques effectuées sur les moyens de vivre les règles par les femmes dans leur milieu social sont étudiés, mais rien concernant la physiologie propre. Clairement, nous commençons à peine à découvrir comment nous, les femmes, fonctionnons :
Il y a peine 120 ans, les hommes croyaient que les femmes étaient fécondent juste avant ou durant leurs règles et qu’un enfant né roux, était l’oeuvre du diable puisque conçu durant les « périodes », d’où sa chevelure rappelant le sang. Il existait même une interdiction religieuse de copuler durant ce “temps impur”.
Heureusement, quelques décennies plus tard, nous redécouvrons l’anatomie féminine, enfin autorisée dans les manuels scolaire. Ouf.
Quid du flux instinctif libre à travers les époques ?
Quelques rares écrits stipulent que les femmes, à diverses époques, avaient des moyens pour masquer leurs « fleurs » (les règles, ndlr), avec des linges ou des bouts de bois entourés de coton inséré dans leur vagin, des ceintures pour maintenir des linges ou encore des huttes les isolant et leur permettant de ne pas « souiller » les objets et les personnes de leur quotidien sous peine de malédiction.
Si les femmes avaient eu une assez bonne connaissance et maîtrise de leur corps pour pratiquer le flux instinctif libre, il n’y aurait peut-être pas eu tout ce chemin autour du sang tabou.
[La religion entretenait un rapport difficile, dure avec les personnes menstruées et les règles. Nos sociétés étant, en grande partie, fondées sur les héritages religieux, on peut comprendre que la vision “impure” des menstruations par la religion ait pu laisser des traces persistantes dans nos sociétés d’où le tabou autour des règles qui perdure encore aujourd’hui. – ndlr]
à chacune ses règles, vraiment ?
Hélas non, nous ne sommes pas toutes égales devant les menstruations.
Chaque culture où la femme naît aura sa propre conception des règles. Et cela peut parfois avoir des conséquences dramatiques, encore à notre époque malheureusement.
Mais il ne s’agit pas uniquement de culture, il est inévitable aujourd’hui de constater dans le monde, que la moitié de la population mondiale qui a des menstruations doit s’adapter à des sociétés qui ne veut pas en entendre parler. Des sociétés qui dévalorisent tout ce qui attrait aux règles.
Les femmes aujourd’hui, toutes cultures et âges confondus, doivent se plier à la structure sociale patriarcale dans laquelle elles sont et le monde du travail notamment. Ce n’est pas le monde « du travail » qui s’adapte aux femmes mais les femmes qui s’y plient, en devant faire comme si elles n’avaient pas leur règles une fois par mois.
Cela n’est plus acceptable.
On peut alors se demander si le flux instinctif serait une preuve d’une évolution anatomique et moderne du corps humain ?
Le périnée, l’organe qui permet la pratique du flux instinctif
L’apprentissage de la physiologie du périnée
J’ai découvert la physiologie du flux instinctif en étudiant ma pratique ainsi que les femmes que j’accompagnais en tant que naturothérapeute spécialisée.
J’ai ainsi validé ma théorie par une médecin en passant des échographies pelviennes pendant mes menstruations. Cette découverte permet enfin de comprendre et d’en expliquer clairement et simplement son mécanisme.
Pendant les règles, l’endomètre se décroche des parois de l’utérus par intermittence et nous savons aujourd’hui que nous perdons entre 10 et 55 ml de sang menstruel par cycle avec une moyenne de 40 ml. Ce qui est relativement peu : en comparaison une cuillère à soupe fait 10 ml.
En résumé, lorsque le sang traverse le col de l’utérus (utérus – col de l’utérus – vagin – vulve) dans le but de s’évacuer par le vagin jusqu’à l’extérieur du corps, c’est à cet instant qu’intervient la mécanique périnéale.
La mécanique périnéale au centre de la pratique du FIL
Pour éviter que le sang ne s’écoule le long de notre jambe, les muscles du périnée vont se contracter instinctivement, cela va permettre au vagin de se serrer et ainsi contenir les quelques millilitres de sang dans des petites cavités (fornix) qui se trouvent de part et d’autre du col de l’utérus.
Ces fornix font partie de l’anatomie féminine et grâce à la contraction du vagin, la sortie initiale étant « obstruée » le sang menstruel se trouve contenu dans cette poche que forme les fornix et le fond du vagin, d’une capacité en volume d’à peine quelques millilitres également.
Il est évident que la pratique du FIL va de paire avec un entraînement qui comporte différents aspects, comme la concentration, l’observation, la musculation et le réapprentissage de ses cycles et de son anatomie. En clair, pratiquer le flux instinctif offre la possibilité de se réapproprier son corps et être autonome : le girlpower.
Pour avoir une idée de la taille de nos organes, voici quelques mesures :
- Un utérus avec les trompes utérines tient dans la longueur de la main.
- Le vagin au repos fait entre 8 et 10 cm de profondeur.
- Le clitoris fait entre 8 et 12 cm, jusqu’à 16 cm pour les piliers.
- Perte de sang menstruel par cycle : environ 40ml.
Le flux instinctif, une pratique libératrice accessible
Qui peut pratiquer le flux instinctif libre ?
Le FIL est tout à fait praticable avec la prise de la pilule ou la pose de stérilet avec des règles abondantes ou non, mais aussi en ayant eu plusieurs grossesses ou aucune.
Si votre état de santé vous le permet, il n’y a pas de contre-indications. C’est une fonction du corps.
Seul un périnée peu tonique empêcherait une mise en pratique rapide. Qu’à cela ne tienne, un périnée ça se muscle ! Une tonicité que vous ne regretterez pas puisqu’elle vous évitera fuites ou prolapsus (descente d’un organe, ndlr).
Il a été maintes fois reconnu que sa pratique apaise les douleurs menstruelles. Certaines femmes ont aussi témoigné d’une durée de règles réduite et d’un volume de sang perdu moins conséquent.
L’opportunité de vivre ses règles naturellement
A l’heure où nous nous penchons davantage sur l’anatomie féminine, où enfin le sexe et le plaisir des femmes se révèle au delà du tabou, où elles osent enfin parler de leurs menstruations comme une réalité pour la moitié de la population mondiale à laquelle le monde doit enfin se conformer, à l’heure où l’on crie haut et fort qu’il est temps de prendre soin de notre écosystème à tous les niveaux : le flux instinctif fait partie d’une écologie nouvelle.
Il est la manière la plus naturelle de vivre ses règles parce qu’il s’agit d’une fonction du corps féminin, au même titre que la respiration ou l’accouchement.
En clair, les avantages du flux instinctif libre sont :
- Le FIL évite l’utilisation de protections périodiques potentiellement toxiques (voir étude ANSES) et polluantes.
- Le désagrément physique dû au port d’une protection interne/externe fera partie du passé.
- Les personnes qui pratiquent le FIL ont l’esprit léger quant à la possibilité de contracter diverses maladies plus ou moins graves et chroniques telles que mycoses, vaginoses ou syndrome du choc toxique, entraînant amputation et mort dans les cas les plus graves.
Philosophie et psychologie : le FIL permet aux femmes une réappropriation de leur corps
Pourquoi les femmes ont toujours utilisé des protections périodiques ?
Voici des siècles, que dis-je ! des millénaires de croyances, que nous, les femmes sommes persuadées de ne pas être « complètes » ou « achevées » par la nature même, ou nous nous représentons comme non-évoluée en étant assignées au stade de femelle animale tandis que l’être humain d’aujourd’hui est censé être la résultante d’une évolution. Surprenant paradoxe qui a maintenu les femmes au stade d’objet sans que celle-ci puissent s’en extraire tout au long des siècles passés.
Oui, j’ose faire ce parallèle, puisque nous allons y venir : pratiquer le flux instinctif développe chez les femmes qui le pratique un état psychique, non plus passif mais actif.
Cet état permet une réappropriation physique et psychologique de sa personne, de son Moi, de son image réelle et symbolique.
Après de nombreuses recherches effectuées et lectures anthropologique diverses, il advient que les femmes ont toujours utilisé des protections périodiques sous diverses formes ou laissaient couler le sang sur leur long vêtement.
Il est évident et nécessaire de le remettre dans un contexte où les femmes à l’époque, avaient beaucoup moins leurs règles pour diverses raisons comme une espérance de vie faible, des grossesses fréquentes et un état d’esprit de survie ne permettant pas un repos psychique comme c’est davantage le cas aujourd’hui. Le stress quotidien pouvant induire des aménorrhées (absence de règles, ndlr).
Pourquoi aujourd’hui plus qu’hier cela est-il possible de pratiquer le FIL ?
Nous sommes dans une ère de changement, c’est indéniable, les femmes ont construit, travaillé dur pour leur liberté et leur statut. L’être humain dans nos sociétés est sédentaire avec la possibilité de suivi de soin en terme de santé, ainsi l’espérance de vie est bien plus longue. Nos réflexions et agissements ont ainsi évolué puisque nous ne vivons plus uniquement pour survivre.
Nos corps eux aussi, ont suivi le même chemin et ces transformations ne peuvent se faire que sur une seule fonction. Tout ce travail possède une échelle microscopique en même temps que macroscopique, interne et externe.
Ma théorie est que la pratique du FIL est une évolution du corps féminin, sinon quel intérêt d’avoir inventé des protections périodiques si nos ancêtres savaient gérer leur flow ?
Une femme ne peut pas, en sachant pratiquer le FIL, revenir au port des protections, cela serait une forme de régression, tout comme les culottes menstruelles qui sont ni plus ni moins des couches. Symboliquement, la femme ne s’autorise pas à grandir et être autonome.
Quid de la liberté ?
Sous couvert d’une liberté ? C’est faux, la vraie liberté est la simplicité, en utilisant nos capacités physiologiques. Porter des protections périodiques, c’est endormir tout ce qui attrait à notre capacité et notre savoir-faire inné.
Bien sûr, c’est à remettre dans chaque contexte social, ainsi que dans chaque époque. Ce qui était nécessaire et vital hier, ne l’est pas forcément aujourd’hui.
Pour aller plus loin, l’analogie de la béquille
Faire utiliser une béquille à une personne qui sait marcher correctement et qui n’a pas de problème physique et handicap particulier, c’est amoindrir sa capacité musculaire, c’est agir sur sa fonction première, la marche naturelle et instinctive. C’est modifier son comportement physique mais aussi psychologique en induisant chez lui l’idée qu’il a « besoin » de cette béquille pour avancer et marcher.
Ainsi, la personne finira par y croire et tout son psychisme en sera affecté et modifié, à tel point qu’il lui sera impossible de s’imaginer marcher sans cet objet. Il ne se sentira pas indépendant, sera dans la peur constante de tomber ou de perdre sa béquille, peut-être même de devoir rester caché chez lui, honteux de se traîner au sol ou bien de boiter sans elle, d’être handicapé puisque sans cet élément qui contribuait à sa liberté d’action et de mouvement.
Pourtant, si on lui enlève cette béquille, cette personne aura peur, tombera probablement, boitera à cause de cet appuie qu’elle n’a plus, mais se rendra compte qu’elle peut tout de même marcher, commencera à se redresser, petit à petit prendra confiance en elle en observant ses tissus se muscler et force d’entraînement, l’inné redeviendrait acquit.
Jusqu’au jour où cette personne fière, pleine de force et de confiance en elle, debout et sans béquille, dos droit et jambes musclées, se rendra compte qu’elle est tout à fait apte à marcher en faisant appel à son équilibre interne et toute la mobilisation de son corps et son esprit.