Le syndrome prémenstruel : décryptage de ces fameux jours d’avant règles

Si on vous dit que certaines femmes « préfèrent » leurs jours de règles à ceux qui les précèdent, ça vous parle ? Maux de têtes, irritabilité, fatigue accrue ou encore crampes dans le bas du ventre : votre syndrome prémenstruel est bien là. Pourquoi apparaît-il avant les règles ? Comment l’atténuer ?

Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel ?

Le terme de « premenstrual syndrome » (SPM) a été utilisé pour la première fois dans les années 50 par Katharina Dalton, femme médecin britannique. Elle a établi pour la première fois un lien entre les changements de comportement et le déroulement du cycle menstruel. Elle le définit à l’époque comme une maladie hormonale qui se manifeste dans les 14 jours suivant l’ovulation. Après plusieurs dizaines d’années de recherche, la définition du SPM a évolué. Il est désormais décrit comme un ensemble de symptômes physiques et émotionnels, qui apparaît entre une semaine et deux jours avant les règles. Il diminue et disparaît la plupart du temps à l’arrivée des règles ou quelques jours après. Loin d’être une maladie, le syndrome prémenstruel concernerait plus de 80% des femmes réglées, selon le docteur Francesco Bianchi-Demicheli, spécialiste en gynécologie et obstétrique psychosomatique aux Hôpitaux Universitaires de Genève.

Quels sont les symptômes du SPM ?

Le SPM est vécu différemment par chaque personne menstruée. Sa durée et son intensité varient selon chacun·e mais à chaque cycle les mêmes symptômes reviennent. Quand certain·e·s vont voir leur quotidien perturbé, d’autres ne s’en rendent presque pas compte.
Une fatigue plus prononcée que d’habitude, une poitrine sensible, une irritabilité accrue, des tiraillements dans le dos et le ventre et une sensation de gonflement sont les maux qui reviennent le plus fréquemment. Des fringales, des troubles du sommeil ou des migraines sont aussi synonymes de syndrome prémenstruel s’ils apparaissent fréquemment avant vos règles.
3 à 8 % des femmes seraient quant à elles concernées par un trouble dysphorique prémenstruel, une forme sévère du SPM, qui concerne des symptômes psychiatriques comme une humeur dépressive ou une anxiété très prononcée.

Quelles sont les causes du syndrome prémenstruel ?

Elles sont difficiles à déterminer. Ce que l’on sait, c’est qu’il est lié à la deuxième partie du cycle menstruel, entre l’ovulation et les règles. Le rapprochement entre les règles et le SPM a été fait en observant le cycle de la femme : les règles sont absentes avant la puberté, pendant la grossesse et à partir de la ménopause. Le SPM suit le même schéma : les symptômes ne sont pas présents avant la puberté, ne le sont pas pendant une grossesse et ne le sont plus à partir de la ménopause. Ainsi, il a été déduit que le syndrome prémenstruel est dû à la baisse soudaine des œstrogènes et de la progestérone dans le sang, tout comme pour les règles. Martin Winckler l’explique très bien dans son livre « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les règles sans jamais avoir osé le demander » en imageant le SPM avec l’idée du sevrage. 

Comment le prévenir et l’atténuer ?

Se libérer du stress est l’objectif premier pour ménager vos nerfs pendant ces jours plus difficiles. Rien de mieux que de maintenir votre activité physique régulière et de prendre soin de vous en pratiquant une activité qui vous relaxe. De manière naturelle, une huile essentielle est conseillée pour calmer les spasmes associés au syndrome prémenstruel : l’estragon. Vous pouvez d’ailleurs retrouver un article dédié aux huiles essentielles spéciales règles sur le blog. Côté alimentation, réduire sa consommation de sel sera bénéfique pour limiter les problèmes de rétention d’eau. Vous pouvez aussi privilégier les aliments riches en glucides lents comme les céréales entières et le pain complet. Certains maux peuvent être soignés comme les migraines ou les douleurs abdominales mais il n’existe pas de traitement miracle !

Le syndrome prémenstruel malmené en société

Dans les années 50, quand Katharina Dalton a défini les symptômes post-ovulation comme une maladie hormonale, les réactions négatives ne se sont pas faites attendre. Ses collègues ont pendant longtemps maintenu que ces troubles relevaient plus de l’aspect psychologique que physique. De nombreuses féministes regrettent quant à elles la définition donnée par Katharina Dalton. Elle est, selon elles, dramatisée et a contribué à développer le mythe populaire des femmes qui utilisent l’excuse des hormones pour se sortir de situations pénibles. 
Les hommes aussi reconnaissent cette période du mois. Parfois, ils y vont de leur petit commentaire. Qui n’a jamais entendu : « T’as tes règles ou quoi ? » ? Justement non, pas encore 🙂 Oui, ouvrir le dialogue à ce sujet est nécessaire.

Comment se manifeste votre syndrome prémenstruel pendant votre cycle ? Quelles sont vos astuces pour apaiser vos symptômes ?

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