Stress menstruel : prendre soin de soi pour prendre soin de son cycle

Problèmes au travail, vie de famille compliquée, soucis d’argent… tout un tas de facteurs peuvent augmenter notre stress. Et parfois, il prend tellement de place qu’il peut influer sur notre cycle menstruel. Comme d’habitude, tout est question… d’hormones !

Selon une étude réalisée en 2017, neuf français·e·s sur dix éprouvent du stress dans leur vie quotidienne. Et ce fléau est encore plus présent chez les femmes : 60 % d’entre elles se disent stressées. Le problème, c’est que pour elles le stress a une conséquence en plus : il peut avoir un impact sur les règles. Comment le stress parvient-il à modifier notre cycle menstruel ? Quelles sont les conséquences concrètes ? Et comment lutter contre le stress ?

Comment le stress influe-t-il sur notre cycle menstruel ?

Le cycle menstruel est entièrement contrôlé par le cerveau. C’est  l’hypophyse et l’hypothalamus qui sécrètent les hormones responsables de la régulation des règles. Si quelque chose ne va pas au niveau du cerveau, c’est donc tout le cycle qui peut être impacté. Les menstruations peuvent alors devenir irrégulières, arriver en retard, ou même tout simplement ne pas survenir. C’est ce qu’explique la gynécologue Elisabeth Paganelli à Santé Magazine :

“Si la femme est stressée, l’hypophyse et l’hypothalamus ne secrèteront pas leurs hormones habituelles, nécessaires pour avoir un cycle régulier.”

Ces dérèglements peuvent même occasionner des troubles de l’ovulation, diminuant donc la fertilité.

Quels sont les symptômes du stress sur les règles ?

Comme dit plus haut, le stress peut dérégler le cycle ou même l’interrompre. Généralement, l’interruption des règles peut survenir durant deux ou trois mois d’affilée. Si cela persiste en revanche, il ne faut pas hésiter à consulter un·e gynécologue, qui sera en mesure de repérer une potentielle affection. Même en cas de stress, une absence de règles peut révéler une éventuelle grossesse, il est donc recommandé de réaliser un test.

Au-delà des réactions chimiques, il y a aussi une manifestation physique fréquente : le stress peut également occasionner des douleurs de règles plus importantes, appelées dysménorrhée. Une étude réalisée en 2004 en Chine a observé le rapport entre règles douloureuses et stress, et  constaté que le risque de dysménorrhée était deux fois plus élevé chez les personnes menstruées très stressées.

L’irrégularité des règles, en plus d’occasionner des inquiétudes, pose des problèmes très concrets : quand elles surviennent sans qu’on s’y attende, on peut tomber à court de protections périodiques, augmentant alors encore plus notre stress. Tous ces symptômes sont à voir comme un cri d’alarme du corps : il nous demande de ralentir la cadence, de prendre plus soin de nous.

Que faire en cas de stress excessif ?

Face à un dérèglement du cycle hormonal ou une augmentation des douleurs liés au stress, il est conseillé de faire un point sur notre mode de vie. Si nous sommes stressé·e·s au point que cela ait un impact sur notre santé, est-on vraiment heureu·x·se dans notre travail, dans notre vie sociale ?

Changer radicalement de mode de vie n’est pas facile, mais il est en revanche possible de porter une attention particulière à nos habitudes. Accorde-t-on assez de place au sommeil ? Il s’agit d’un facteur important de diminution du stress. Si vous peinez à vous endormir, vous pouvez supprimer les écrans (smartphone et ordinateur) avant d’aller vous coucher. Ils diffusent de la lumière, qui va parasiter votre cerveau juste avant de dormir. C’est ce qu’explique le psychologue Stéphane Migneault sur son blog :

“Saviez-vous que la lumière interrompt la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil ? Des études ont montré que la lumière, même de faible intensité, pouvait inhiber la libération de mélatonine jusqu’à 90 minutes. Or, cette hormone est importante pour la santé et pour la régulation du rythme de sommeil et d’éveil.”

Le sport est également un bon régulateur du stress. Si en ce moment les salles sont fermées, un bon jogging de temps en temps ou des séances de pilates à la maison peuvent faire l’affaire. Certains sports sont particulièrement recommandés aux personnes angoissées : le yoga par exemple, peut être fait à la maison et privilégie la relaxation. Il est même possible d’adapter les séances pendant la période des règles, pour épargner les zones douloureuses.

Les conséquences du stress sur le cycle menstruel sont souvent une préoccupation de plus dans nos vies. Mais c’est surtout un moyen qu’a trouvé notre corps pour tirer la sonnette d’alarme. À nous de l’écouter !

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